01 / 10 / 2022

24 HEURES CHRONOS, Indépassables records ?

Le Lituanien Alexandr Sorokin vient de battre pour la seconde fois en un an un « record imbattable » : celui du 24 heures que l’Australo-Grec Yiannis Kouros détenait depuis 1997. Les records jugés imbattables, c’est un marronnier dans l’athlétisme, mais le sont-ils dans l’absolu ou sont-ils contextuels ? Qu’est-ce qui différencie précisément Kouros de Sorokin ? Et jusqu’où peut aller Sorokin ?

Texte : Emmanuel Lamarle. Photos : Bertrand Lellouche.

« Ce record restera pendant des siècles » : on peut être empereur en son pays, et pourtant pas tout à fait clairvoyant. Celui qui assénait cette sentence le 5 octobre 1997 après avoir couru « la course de sa vie », c’est le Grec naturalisé Australien Yiannis Kouros. Il venait de courir 303,506 km en 24 heures, battant son propre record. Il était alors au faîte de son art : l’ultramarathon. Il avait raison : c’était la course de sa vie ; et il avait tort : son record n’aura tenu « que » 23 ans, jusqu’à ce qu’un insolent Lituanien vienne contredire le Grand Maître de l’ultramarathon, et récidive un an plus tard avec une marque stratosphérique. Alexandr Sorokin vient en effet de porter le record à 319,614 km à Vérone, en Italie, lors des IAU 24 hours European Championships.

Kouros est un véritable ogre…

Yiannis Kouros nait en Grèce en février 1956, et décide à seulement 16 ans de se lancer corps et âme dans la course à pied. Très vite, il apprécie l’effort de longue distance, et par longue, comprendre « vraiment » longue, pas un bête marathon (42,195 km) comme à Paris ou à Berlin. À 27 ans, il perce au niveau mondial en gagnant la première édition du Spartathlon, cette épreuve mythique qui relie Sparte à Athènes sur 246 km sur le parcours de Phidippidès, ce messager athénien envoyé à Sparte en -490 av. JC pour demander de l’aide lors de la bataille de Marathon (non pas celui qui mesure 42,195 km, pfff faut suivre). Dès lors, Kouros enchaîne les performances jusqu’en 2008, soit 25 ans au plus haut niveau, avec un point d’orgue à la fin des années 90. Ses faits d’arme couvrent le 100 km, le 100 miles, le 12 heures, le 24 heures, le 48 heures, le 72 heures, le 6 jours, les 1000 miles. Kouros est un véritable ogre qui ne laisse que quelques miettes, et encore, aux autres ultramarathoniens.

Courir de très longues distances : une forme d’art

Pour expliquer cette domination, Kouros disait que « Lorsque les coureurs sont fatigués, ils s’arrêtent. Moi, je prends le contrôle de mon corps avec mon esprit. Je lui dis qu’il n’est pas fatigué et il m’écoute. » On se satisfera moyennement de cette explication puisqu’elle est valable pour à peu près tous les sportifs de haut niveau (et parfois même de niveau tout à fait moyen). Par contre on pourra s’intéresser à son mode de vie, sain, ascétique même presque, et à son approche globale (on dirait holistique si l’on voulait être à la mode) de la vie : courir de très longues distances faisait partie pour lui d’une forme d’art, comme la composition, la poésie ou l’écriture qu’il pratiquait également. Cette prise de contrôle du corps par l’esprit rejoint peut-être une forme de méditation, une entrée dans la « zone » chère aux sportifs. Et pour en revenir au 24 heures, objet de la présente, Yiannis Kouros s’est octroyé pendant sa carrière les 11 meilleures performances mondiales. Le second meilleur coureur est le Russe Denis Zhalybin avec « seulement » 282,282 km, soit plus de 21 km de moins que Kouros. C’est 7,45% de différence, un gouffre ! Et là, vous vous dites – si toutefois vous êtes encore là – ultramarathon certes, mais surtout ultradomination sportive. Bien vu.

Poignée en coin jusqu’à la ligne d’arrivée !

Des phénomènes d’ultradomination, on en connait pas mal dans les disciplines sportives individuelles, athlétisme en tête. Les 13 meilleures performances de Kouros font immédiatement penser au Russe Sergei Bubka qui battait ses propres records centimètre par centimètre dans les années 90, reléguant les autres perchistes à de simples grenouilles tout juste bonnes à se disputer l’argent et le bronze. Mais en 2014, Renaud Lavillenie effaçait les 6,14 m de Bubka, puis le Suédois Armand Duplantis s’est mis à son tour à faire des bonds de géants avec 6,17 m, puis 6,18 m et enfin 6,19 m en 2020 et 2022. Finalement, Bubka était prenable. Et Usain Bolt ? Ses 9’58’’ sur 100 m en 2009 et 19’30’’ sur 200 m en 2008 semblent d’une autre planète. Y aura-t-il dans les années 2030 un jeune Louis Martin qui relèguera Bolt au statut de tortue ? 23 ans, c’est aussi le temps qu’aura tenu le record du saut en longueur de Bob Beamon : Mike Powell saute 8,95 m en 1991.

Les records imbattables attirent la suspicion

Et que dire du pour le coup imbattable, par définition, 10 sur 10 de la Roumaine Nadia Comaneci en gymnastique lors des Jeux Olympiques de Montréal en 1976 ? Une chose que l’on peut dire des records semblant imbattables, c’est qu’ils attirent la suspicion, et parfois, à juste titre : on ne peut que douter des performances d’une Florence Griffith-Joyner sur 100 m et 200 m en 1988. Ses 10’49’’ et 21’34’’ ont été réalisés dans une période qualifiée de noire pour le dopage : l’élite sportive s’enfilait tout ce qui se faisait de mieux (de pire ?) dans le buffet, alors que la lutte anti-dopage n’était pas vraiment une priorité. Et poignée en coin jusqu’à la ligne d’arrivée ! Une ligne d’arrivée plutôt proche pour ladite Florence, décédée à 38 ans seulement après deux ans de problèmes physiques sérieux, en rapport ou pas avec sa période de charge (comprenne qui voudra) ?

L’ultramarathon ? Peu glamour, trop long, sans argent

Et puis si l’on parle de records, on ne peut se passer de parler de maturité de la discipline. Il est admis que le sprint, le demi-fond, le fond, le marathon sont des épreuves matures, compétitives, chez les hommes comme chez les femmes. Les records actuels flirtent avec les limites humaines. Et parfois c’est grâce à la technologie que les records sautent – on pourra penser au tout récent 2h01’09’’ de Kipchoge sur le marathon de Berlin et l’apport des chaussures à lame de carbone. Mais qu’en est-il de l’ultramarathon ? Kouros était-il un extraterrestre parmi les humains, ou simplement un précurseur qui a eu la chance de briller parce que les autres ne s’y étaient pas encore mis ? Certes, l’ultramarathon n’est pas une jeune discipline, mais hormis dans des zones et des périodes précises, elle n’a pas essaimé au point de donner lieu à une compétition internationale farouche. Peu glamour (les athlètes qui vomissent, ça passe mal à la télévision), trop long (regardez le destin des 50 km marche), sans argent, les épreuves comme les athlètes n’ont pas réellement les moyens de s’organiser pour explorer les limites du corps humain, comme dans d’autres disciplines.

Kouros était-il un extraterrestre ?

Cet état de fait donne d’ailleurs lieu à de croustillantes scènes dont j’ai été témoin à plusieurs reprises avant le départ de 24 heures. Un gars débarque, demande à l’organisateur : « C’est combien le record de France sur 24 heures ? » La réponse lui ayant été donnée, il sourit, et prend un départ fracassant sur des bases… fracassantes. Et en toute logique, il se fracasse, abandon vers la mi-course. Le gars en question est un général un crack en triathlon, ou sur marathon. Et puis on pourra repenser avec un petit sourire en coin à la tentative de Kilian Jornet de frapper un grand coup sur 24 heures, avec en tête le record du monde. Coup médiatique, flop sportif. Abandon avant la mi-course. Non, définitivement, le 24 heures est affaire de spécialistes, et seules quelques exceptions qui ont les moyens de s’adonner corps et âme à leur discipline fleurissent, comme Kouros à son époque. Mais l’absence d’une opposition à sa mesure a potentiellement joué en sa défaveur – son record n’aurait-il pas été encore plus élevé avec une némésis qui tournait avec (contre) lui sur ces circuits infernaux ?

Les vitesses augmentent, les records tombent

Ce phénomène des adversaires qui se tirent vers le haut, on l’observe justement dans le milieu de l’ultra-trail depuis quelques années. Avant Dieu – pardon, avant Kilian Jornet, que ses fanboys suspectent de courir sur les flaques d’eau plutôt que de s’enfoncer dans la boue indigne de ses chaussures pas tout à fait normales, il y avait une foule de bons coureurs de sentiers – les Sherpa, Jacquerot, Delebarre, Olmo, ou encore les Herry, Puy, Favre – mais tous ces gens avaient des vies en général bien chargées à-côté de leur passion dévorante et dévoreuse de sentiers. Qui était militaire, qui était médecin, qui était maçon, mais aucun n’avait les moyens de s’adonner à corps perdu à l’ultra-trail. Ce n’est qu’à la fin des années 2010 qu’apparaissent les premiers coureurs de trail-running professionnels, avec Sébastien Chaigneau en France et surtout Kilian Jornet en Espagne – pardon, en Catalogne.

Finish au mano a mano de Kilian Jornet et Mathieu Blanchard

Les chaussures commencent alors à fumer sur les sentiers, et la compétition s’engage « réellement ». Les vitesses moyennes augmentent, les records tombent. On pense bien sûr à l’opposition Jornet/D’Haene, mais la plus belle illustration de cette montée en force de l’opposition est l’UTMB 2022 avec le finish au mano a mano de Kilian Jornet et Mathieu Blanchard. L’un tirait l’autre dans les montées, l’autre poussait l’un dans les descentes. Aucun ne voulait lâcher le morceau, résultat : record de l’épreuve sur son parcours complet avec 19 h 49 mn pour les 171 km et 10000 mètres de dénivelé positif. Un gros 8,6 km/h. Ouais, même pas 9 km/h, on attend mieux, ça ne fait pas très sérieux !

Un record du monde dégommé

Blague à part, ok le 24 heures n’a jamais été et n’est pas encore une discipline ultra concurrentielle, et donc, les records actuels, même s’ils nous paraissent stratosphériques, ne sont sans doute pas « ultimes ». Revenons toutefois à ces championnats d’Europe à Vérone, Italie, avec d’abord une vision d’ensemble des résultats : un record du monde dégommé, deux coureurs à plus de 300 km, 14 à plus de 260, un record de France féminin battu… « C’était l’événement d’une vie. Nous n’avons jamais eu de tels résultats » s’est félicitée l’IAU (International Association of Ultrarunning, l’instance internationale qui régule l’ultramarathon) dans les jours suivant l’événement. On confirme : ces résultats sont tout bonnement incroyables, et si l’on voulait ajouter un peu d’huile sur le feu des commentaires rageux des internets, on s’interrogerait sur l’efficacité du mesurage du tour de circuit.

Ces résultats sont tout bonnement incroyables

Un écart de 50 mètres sur un tour, et ce sont 15 km de trop à l’arrivée. L’autre question qui picote, c’est celle du contrôle antidopage, encouragés par l’IAU, mais pas délégués directement par cette instance. Ils sont de la responsabilité de l’organisation et des fédérations nationales. Stefano Scevaroli, de l’organisation des 24 heures de Vérone, lève les doutes sur ces deux sujets : « L’IAU oblige les organisateurs des championnats continentaux de procéder à 6 contrôles antidopage à l’issue de l’épreuve. C’est la FMSI (Fédération Italienne des Médecins du Sport) qui s’en est chargée à notre demande. Par ailleurs, les Fédérations française et allemande d’athlétisme ont demandé un contrôle supplémentaire pour les deux femmes qui ont battu le record de leur pays. Au total, 8 contrôles ont donc été effectués. Quant au parcours, il a été certifié par le mesureur international Stefano Bassan et a été vérifié le matin de la course par un autre officiel. » Même si ces informations claires ne mettront pas fin aux polémiques numériques, au moins les observateurs avertis sont affranchis et rassurés par le sérieux du protocole.

C’était magique d’ouvrir la voie…

Alors, cette course ? Bertrand Lellouche, coureur à pied averti et auteur de Trails & ultras mythiques, était présent en tant que participant en open. Victime d’un ennui de santé, il n’a pu participer à son meilleur niveau mais en a profité pour encourager l’équipe de France et suivre attentivement le déroulement de la compétition. « Au départ de la course, il faisait un temps déplorable avec une pluie continue », des conditions qui n’ont pas empêché Sorokin d’attaquer à un gros rythme : après un premier tour couru à seulement 11,8 km/h (le temps de s’extraire du peloton), il enchaîne les tours à un peu moins de 4 mn au kilomètre (15 km/h). « Ce qui m’a frappé est qu’iI a conservé plus longtemps que tout le monde sa veste de pluie, alors que celle-ci s’est arrêtée au bout d’une heure.

La vitesse de Sorokin baisse heure après heure

J’ai alors deviné qu’il ne voulait pas prendre le risque d’avoir froid (source possible de soucis gastriques ultérieurs) ni perdre du temps à l’enlever trop tôt, alors que la pluie pouvait vite revenir. » La vitesse de Sorokin baisse heure après heure et passe sous les 12 km/h à cinq heures de la fin de course, alors qu’il a déjà accumulé 260 km. Il sait à ce moment que sauf grosse défaillance, il battra son propre record du monde. Sa vitesse continue alors de décroître, mais sans cassure, et dans la dernière heure, il approche à courtes enjambées de son record. « Grégoire Chevignard, avec qui je courais, m’a encouragé à le suivre, soulignant que c’était le tour où il allait battre le record du monde. J’ai embrayé son pas et l’ai suivi. Il y avait aussi le numéro un suédois, qui s’était improvisé ‘pacer’ depuis quelques kilomètres. Je ne pensais pas tenir longtemps, mais Sorokin allait moins vite qu’au début et j’étais encore frais. C’était magique d’ouvrir la voie, de l’encourager et de voir l’émotion des spectateurs. Lui était toujours calme, comme depuis le début. En rentrant dans le stade, les applaudissements et clameurs étaient très forts, avec un speaker surexcité lors du passage de la ligne marquant le record. Et puis on a entamé un nouveau tour. Il nous a alors remerciés. C’était magique. »

À 31 ans Sorokin pesait 100 kg

Une course magique, c’est le moins que l’on puisse dire, mais aussi la course d’un athlète hors normes, même si ça peut sembler bateau de dire cela. Alexandr Sorokin a 40 ans, et n’a pas du tout une carrière de coureur à pied. Il a concouru en junior pour la Lituanie en tant que kayakiste, et s’est mis comme beaucoup à faire du sport devant sa télé, en bouffant et en buvant n’importe quoi. Ce n’est qu’en 2012 à 31 ans qu’il commence à courir pour perdre du poids – il pesait 100 kg. Il se prend au jeu et court son premier 100 km en 2013. En 2015, il décroche le record de Lituanie sur 100 km et sur 24 heures. En 2017 il gagne le Spartathlon, et en 2019 il est Champion du Monde de 24 heures à Albi. Erik Clavery avait fini en deuxième position juste derrière lui, empochant par la même occasion le record de France avec 272,217 km : « À Albi il avait fait 7 km de plus que moi, j’aimerais faire 7 km de moins que lui aujourd’hui » dit-il en souriant.

Sorokin s’est pris de grosses claques, il a appris

Erik poursuit : « Le 24 heures est une course d’expérience, et Sorokin en est à une dizaine. Il a fait des erreurs au début, il s’est pris de grosses claques, il a appris. » Assurément, Sorokin a appris, très vite comme on l’a vu, et il a réussi à transposer son énorme potentiel en énormes résultats. « Il a eu de très bons résultats en 2017-2018, ce qui l’a poussé à s’investir encore plus. En 2019 il était très bien préparé pour obtenir cette performance magnifique de 279 km aux Mondiaux, à l’époque sans chaussures en lame de carbone. Ça a dû lui provoquer un déclic, et ça lui a permis de trouver des partenaires et de se professionnaliser. Depuis 2019, il est investi à 200% dans sa pratique. » Et voilà l’un des secrets de Sorokin : être totalement disponible et dévoué au 24 heures, ce qu’aucun athlète à part Kouros n’avait réellement fait jusqu’à présent. « Il enchaîne des volumes pharaoniques autour de 300 km par semaine, il a fait des stages au Kenya, il a vraiment tout donné. C’est une performance en soi de s’asséner un tel entraînement. Et ça a payé. »

Monotonie de l’effort et gestuelle mécanique

Si l’on pousse la comparaison entre Kouros et Sorokin, on constate que les deux athlètes ont une stratégie similaire : partir très fort pour s’assurer un gros matelas de kilomètres dans les douze premières heures, et gérer la décroissance de vitesse sur la seconde moitié. Ce n’est clairement pas la stratégie que l’on conseille habituellement sur un 24 heures pour performer, mais sur le terrain c’est pourtant celle qui a donné les meilleurs résultats – jusqu’à présent. En étudiant le déroulement heure par heure, on voit que Sorokin démarre un tout petit peu moins vite que Kouros – sans doute l’effet peloton beaucoup plus important à Vérone que lors du record de Kouros à Adelaïde –, mais que Sorokin prend le dessus dès la deuxième heure (+3,5%) pour stationner dans une fourchette comprise entre +3,5 et +6,5%. Ainsi Sorokin passe la mi-course à 170,8 km alors que Kouros était à 161,8 (+5,6%). L’écart par la suite ne varie pratiquement pas, et se stabilise finalement à +5,31% en faveur de Sorokin. La messe est dite. C’est donc le début de course plus incisif qui a été décisif pour le Lituanien, sans compter bien sûr sa capacité à ne pas perdre pied en fin de course. Et à ce sujet, Erik Clavery a son idée : « Je n’ai fait que deux 24 heures, mais avec mon expérience et celle d’autres coureurs on constate qu’entre la 16e et la 18e heure ça devient vraiment difficile.

De la junk food à la Kilian Jornet

La monotonie de l’effort et la gestuelle mécanique entraînent une destruction musculaire importante, beaucoup plus qu’en trail où on évolue sur des sols plus souples et à des allures beaucoup plus irrégulières. Dans ce contexte, je suis sûr que les chaussures à lame carbone ont un intérêt énorme. Je n’ai pas encore eu l’occasion de les tester sur 24 heures, mais je pense qu’elles amoindrissent vraiment ce phénomène de lésions musculaires. Sans compter bien sûr l’apport direct en termes de performance qu’on a constaté sur des distances moindres. » En effet, Sorokin ne jure que par ses Nike Zoom Alphafly Next%, un modèle qu’il avait en double à Vérone, mais qu’il n’a pas eu besoin de changer – comme pour la tenue, un minimum de temps d’arrêt pour un maximum de temps sur la piste. Et côté ravitaillement, un apparemment foutraque mélange d’eau, de Coca-Cola et de boissons de l’effort complétés par de la junk food à la Kilian Jornet période Haribos constituait un apport conséquent tout au long de la course.

Avec une stratégie moins « tête brûlée »…

Alors ces presque 320 km, un nouveau record imbattable qui remplace les 303 de Kouros ? Non, définitivement non. Avec davantage d’opposition – « Kouros était isolé » rappelle Erik Clavery, « les autres étaient trop loin derrière, Sorokin est aussi isolé mais un peu moins, un autre coureur a réussi à passer les 300 km », et avec une stratégie moins « tête brûlée », à savoir partir un peu moins d’1 km/h plus vite que la vitesse moyenne visée, soit entre 14 et 14,3 km/h pour 320 km au lieu de 15, Sorokin, ou un autre coureur, peut y parvenir. Et le record ultime alors, l’équivalent des 2 heures sur marathon dont on s’approche à grandes foulées kenyanes ? 14 km/h soit 336 km ? 15 km/h soit 360 km ? Plus encore ? Rendez-vous dans 23 ans ! Ou avant…






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